- THAÏLANDE - Actualité (1990-1996)
- THAÏLANDE - Actualité (1990-1996) P align=centerRoyaume de ThaïlandePolitique intérieureLe 23 février 1991, les militaires prennent le pouvoir. Ils destituent le Premier ministre Chatichai Choonhavan, accusé de corruption. La loi martiale est décrétée et la Constitution suspendue. Le roi Bhumibol se résout à approuver cette prise de pouvoir. Anand Panyarachun est nommé à la tête du gouvernement le 2 mars.Le 22 mars 1992, les Thaïlandais élisent une Assemblée de 360 députés, qui disposera d’un pouvoir restreint, tandis que la junte désigne 270 sénateurs. Soutenu par les forces armées, le Samakkhi Tham obtient 79 élus. Le Chat Thai, rallié à la junte, remporte 74 sièges et le Parti de la nouvelle aspiration, dirigé par un ancien chef des armées opposé aux militaires en place, obtient 72 sièges.Le général Suchinda Krapayoon, commandant en chef des forces armées, est nommé Premier ministre le 7 avril. Des dizaines de milliers de manifestants à Bangkok réclament sa démission (4 et 7 mai). Le chef de l’opposition, Chamlong Srimuang, entame une grève de la faim. L’état d’urgence est proclamé le 18 à la suite de heurts violents entre manifestants et policiers. Les dirigeants de l’opposition sont arrêtés et la répression est sévère. L’intervention du roi Bhumibol, le 20, met fin aux affrontements. Le général Krapayoon présente sa démission le 24, après avoir amnistié les responsables de la répression. Les autorités admettent le chiffre, probablement sous-estimé, de 40 morts.Le 10 juin, le Parlement adopte à la quasi-unanimité la révision de la Constitution exigée par l’opposition. Désormais, le Premier ministre devra être un membre élu de la Chambre basse et les sénateurs, nommés par le chef de l’État, ne participeront plus aux votes de censure. Le roi choisit Anand Panyarachun comme chef du gouvernement intérimaire, chargé d’organiser de nouvelles élections. Le 14, il forme un gouvernement de technocrates.Le 13 septembre, victoire électorale des partis hostiles au régime militaire, qui l’emportent avec 51 p. 100 des suffrages et une majorité de 185 élus sur 360.Chuan Leekpai est nommé Premier ministre par décret royal le 23 septembre.En janvier 1995, l’adoption d’une nouvelle Constitution entraîne le retrait de la coalition gouvernementale du Parti de la nouvelle aspiration du général Chaovalith Yongchaiyudh qui est opposé à la décentralisation prévue par la nouvelle Loi fondamentale. Fragilisé, le Premier ministre dissout le Parlement le 19 mai.Le 2 juillet, le Parti de la nation thaïlandaise de Banharn Silpa-archa remporte les élections législatives anticipées, avec 93 sièges sur 391. Le Parti démocrate du Premier ministre Chuan Leekpai obtient 86 députés. Le 13, Banharn Silpa-archa est nommé Premier ministre. Il annonce la formation d’un gouvernement de coalition regroupant, outre son propre parti, le Parti de la nouvelle aspiration (56 élus), le Palang Dharma de Thaksin Shinawatra (23 élus), le Parti de l’action sociale (23 élus), le Prahackorn Thai (18 élus) et le Muanchon (3 élus).Le 17 novembre 1996, le Parti de la nouvelle aspiration de l’ancien commandant en chef de l’armée de terre, Chaovalith Yongchaiyudh, arrive en tête lors des élections législatives anticipées, avec 125 sièges sur 393. Il devance de peu le Parti démocrate de l’ancien Premier ministre Chuan Leekpai, qui obtient 123 élus et l’emporte notamment dans la capitale. Les élections ont été convoquées à la suite de la démission, en septembre, du Premier ministre Banharn Silpa-archa, justifiée par le discrédit de son gouvernement. Le Chat Thai, formation du Premier ministre sortant, subit un grave revers. Le 18, le général Chaovalith conclut un accord avec 5 autres partis, dont le Chat Pattana de l’ancien Premier ministre Chatichai Choonhavan, en vue de former une coalition majoritaire.Vie économiqueEn 1990, la crise du Golfe et l’effondrement consécutif de la Bourse de Bangkok marquent un tournant décisif. Au cours des 2 précédentes années, un afflux de capitaux étrangers, attirés par la main-d’œuvre à bon marché, avait permis d’entretenir un taux de croissance à 2 chiffres tout en assurant la stabilité des taux d’intérêt.En 1992, avec un taux de croissance maintenu aux environs de 8 p. 100, l’économie thaïlandaise demeure l’une des plus dynamiques du Sud-Est asiatique.En 1993, l’excellente performance de l’économie stimule les entrées de capitaux. La Thaïlande est le premier exportateur mondial de riz. Le secteur agroalimentaire représente 25 p. 100 du P.I.B. La Thaïlande est également le premier exportateur mondial de caoutchouc naturel et de tapioca et le deuxième pour le sucre.En 1994, l’afflux de capitaux étrangers crée des tensions inflationnistes. La croissance, stimulée par les exportations, se poursuit à un rythme soutenu.En 1995, les pays de l’A.S.E.A.N. deviennent le premier marché extérieur de la Thaïlande, devant les États-Unis. L’investissement est orienté vers la rénovation des infrastructures.En 1996, l’économie thaïlandaise marque le pas. La diminution de la croissance illustre la crise de confiance que traverse le pays.Relations internationalesLe 30 mars 1992, 527 réfugiés cambodgiens rentrent chez eux (sur les 375 000 vivant dans des camps en Thaïlande), dans le cadre d’un programme de rapatriement mis en place par l’O.N.U.Le 8 avril 1994 est inauguré le premier pont reliant les rives thaïlandaise et laotienne du Mékong.Le 5 avril 1995, la Thaïlande, le Laos et le Vietnam signent un accord sur l’exploitation des eaux du Mékong.Les 1er et 2 mars 1996 se tient à Bangkok le premier sommet réunissant les pays de l’Union européenne – plus la Commission de Bruxelles – et dix pays d’Asie – ceux de l’A.S.E.A.N., plus la Chine, la Corée du Sud et le Japon. Cette rencontre vise à renforcer le côté faible du triangle Amérique-Asie-Europe qui réunit les 3 pôles du monde industriel.
Encyclopédie Universelle. 2012.